LA MUSIQUE ET LES FEMMES
Tout au long de l’histoire de la musique, la place des femmes a été éclipsée, méprisée, dissimulée. Trop souvent dans l’ombre d’un père, d’un frère ou d’un mari comme Maria Anna Mozart, Clara Schumann, Fanny Mendelssohn…, ces femmes musiciennes sont les oubliées de l’histoire de l’art.
Le conservatoire Lannion-Trégor a choisi de s’engager cette année dans une démarche de mise en lumière de ces compositrices et interprètes. Au travers des différents cours, des programmes de concert ou de conférences, de portraits, les élèves et le public sont invités à découvrir ces figures féminines.
PORTRAIT # 1
Chanteuse et harpiste, elle est l’une des principales compositrices italiennes du XVIIème siècle et surtout la première compositrice professionnelle à vivre librement de son art. Elle compose pour les plus grands quelques 125 madrigaux, arias et cantates.
Pleinement entrée dans le XVIIème siècle, sa musique est marquée par un sens aigu de la mélodie, de l’expression des affetti (le sentiment, la passion de l’âme) et de la création d’atmosphères.
En écoute le madrigal « Silenzio nocivo » https://youtu.be/e7auuxWYnj8 : mettant en valeur la succession des variations d’effectif, l’efficacité et la beauté des motifs mélodiques.
Globalement, la beauté harmonique et le charme de la musique de Barbara Strozzi en font bien plus qu’une femme composant de la musique, elle devient l’une des personnalités majeures de la musique italienne du XVIIe siècle.
PORTRAIT # 2
Sainte Hildegarde de Bingen est née le 16 septembre 1098 à Bermersheim. Ses parents l’ont consacrée dès sa petite enfance à la vie religieuse. Elle entra au couvent à l’âge de 8 ans et fut religieuse à l’âge de 14 ans. Elle mourut le 17 septembre 1179 à 81 ans.
Elle composa beaucoup d’œuvres musicales sacrées pour ses religieuses et surtout pour des instruments qui n’étaient pas admis à l’époque, ce qui lui valut beaucoup de critiques. Seuls les hommes accompagnés de l’orgue avaient le droit de chanter dans les églises.Ses œuvres ne sont pas très précises : il n’y a pas de tempo et le rythme est très calme, ce qui permet une certaine improvisation de la part de la personne qui chante ou joue. Sa musique est uniquement liturgique. Elle l’écrit pour ses religieuses bénédictines alors qu’à l’époque peu de couvent chantait. C’est l’une des premières femmes compositrice et elle est la plus connue d’entre toutes.
Sainte Hildegarde de Bingen est aussi médecin naturopathe, écrivaine, mais surtout une visionnaire mystique. Ce sont ses visions qui vont lui demander de mettre par écrit tous ses savoirs. C’est une grande femme qui a conseillé beaucoup de grand personnage (royal ou ecclésiaste).
Un film a été réalisé sur sa vie, il se nomme « vision ».
Biographie réalisée par Madeleine de Litchtervelde, élève de formation musicale au conservatoire.
PORTRAIT # 3
Clara Joséphine Weick, de son nom d’épouse Clara Schumann, née le 13 septembre 1819 à Leipzig dans la Saxe, un Land de l’est de l’Allemagne. Considérée comme l’une des plus grandes pianistes de l’époque romantique, elle compose aussi des concertos pour piano et de la musique de chambre.
Son père, Friedrich Wieck, célèbre professeur de piano, travaille à faire d’elle une concertiste prodige. Il lui enseigne un répertoire tape-à-l’œil, correspondant à un style contemporain, des pièces appartenant à Kalkbrenner, Henselt, Thalberg, Herz, mais dans ses créations elle s’inspire de compositeurs baroques tels que Scarletti ou Bach. A six ans, elle donne son premier concert auprès d’Emilie Reinhold, une pianiste très réputée, et rencontre son premier succès. Elle se fait remarquer par les plus grands compositeurs comme Goethe, Chopin. Sa demi-sœur, Marie Wieck, est également pianiste et compositrice. En 1827, l’année de ses huit ans, elle rencontre Robert Schumann, qui étudie auprès de son père, il est âgé de dix-sept ans. A l’âge de 16 ans, elle s’éprend de lui, celui-ci demande sa main à son père lorsque la jeune fille atteint sa 18ème année, il s’oppose vigoureusement à ce mariage. Le mariage est finalement célébré en 1840, ils ont huit enfants, ce qui ralentit fortement le parcours musical de Clara Schumann. Elle composa environ 45 œuvres dans sa carrière dont le Concerto pour piano en la mineur, op. 7, composé entre 1833 et 1835 ainsi que le trio pour piano, violon et violoncelle op. 17 composé en 1846. De son vivant, Clara Schumann est pianiste reconnue à travers le monde. Elle se lance dans des tournées en Angleterre, en France, en Russie jusqu’en 1891, date de son dernier concert. Entre 1831 et 1889, elle réalise plus de 1300 performances dans toute l’Europe. Elle passe une grande partie de sa vie à interpréter les œuvres de son mari, de Brahms, Chopin et Mendelssohn.
Elle meurt le 20 mai 1896, ayant enduré vers la fin de sa vie des problèmes de surdité. La majeure partie des travaux de Clara Schumann n’a jamais été jouée de son vivant, puis l’artiste a été effacée des
mémoires jusqu’en 1970.
Biographie réalisée par Rebecca Le Cabec, élève du conservatoire
PORTRAIT # 4
Anne Pacéo, née le 17 septembre 1984 à Niort, est une batteuse et compositrice française.
Elle dirige plusieurs groupes Triphase, Yôkai, Circles, Fables of Shwedagon et Bright Shadows qui font des apparitions régulières dans les festivals en France et à l’international.
De 2017 à 2020, elle est artiste en résidence du festival. Jazz sous les pommiers.
Elle passe les premières années de sa vie à Daloa en Côte d’Ivoire.
Elle arrive à Paris en 1996.
Elle commence la batterie en 1994 à l’âge de 10 ans et fait ses premières armes dans le jazz en 1998 au stage-festival Les Enfants du jazz de Barcelonette avec le pianiste Stéphane Kochoyan.
De 2005 à 2009 elle étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, au sein du département jazz, sous la direction de Ricardo Del Fra et étudie auprès du batteur belge Dré Pallemaerts.
2019 : Victoires du jazz, Artiste de l’année
2016 : Victoires du jazz, Artiste de l’année
2011 : Victoires du jazz, Révélation instrumentale (prix Frank Ténot)
2009 : Djangodor, Nouveau talent avec le soutien de l’ADAMI
2007 : Trophées du Sunside, Premier prix de soliste
2007 : Prix jeune talent, festival de jazz de Montauban,
2006 : Tremplin Jazz à Saint-Germain-des-Prés Paris, Prix de groupe avec Triphase.
Portrait réalisé par Hugo Le Serre-Caruana, élève du conservatoire